Pour les industriels français, la transition vers les énergies vertes et le véhicule électrique se présente comme un grand défi à relever. Depuis 2016, plus de 12 000 annonces de projets ont été recensées par le cabinet Trendeo dans sa dernière étude réalisée avec EDF, Fives et l’institut de la réindustrialisation. Estimée à 4.281 milliards d’euros, la moitié de ces annonces est localisée en Asie.
26 % des investissements recensés sont concentrés aux États-Unis et 17 % en Europe. La France se trouve à la 7e place avec 239 projets estimés à plus de 26 millions d’euros, devant l’Allemagne (236) et derrière le Royaume-Uni (309).
Concernant les implantations géographiques des investissements dans le domaine du véhicule électrique, Trendeo a recensé environ 90 annonces d’investissements sur des sites asiatiques, entièrement dédiés aux véhicules électriques. L’Europe en compte seulement une trentaine et l’Amérique, une douzaine.
Alors qu’en France, l’industrie relève la tête, une question se pose sur l’impact que pourraient avoir le déclin du diesel et le poids croissant de l’Asie dans le domaine du véhicule électrique. Un scénario, identique à celui de la production de panneaux solaires, sera-t-il à rééditer ?
La capacité de production de la Chine est actuellement de 217,2 GWh, 49,5 GWh pour les États-Unis et 23,1 GWh pour la Corée, selon Bloomberg New Energy Finance. Les usines de Saft et Forsee Power ont permis à la France de se placer à la 8e position avec 1,1 GWh.
Selon Patrick Artus, économiste de Natixis, pour les industriels français, la transition énergétique sera une source de perte de nombreux emplois. Comme la quasi-totalité des batteries électriques sera produite en Asie, le passage au véhicule électrique y transférera un tiers de la valeur ajoutée du secteur automobile.
Comme la production des équipements pour les énergies renouvelables n’est pas faite en France, le passage à la production d’énergies renouvelables mettra à mal les emplois dans le domaine de la production traditionnelle d’électricité, selon la note de Patrick Artus qui estime une perte de 100 000 postes dans l’industrie.
Cependant, les projets industriels qui sont les plus orientés vers l’usine du futur se concentrent dans les pays où le PIB est le plus élevé. Les pays européens qui figurent en tête sont le Danemark, la Finlande et l’Autriche, selon Trendeo. La France, quant à elle, figure à la 7e place.